Open! - Your Monthly Source of Design Brilliance
Open! - Your Monthly Source of Design Brilliance
Vibe coding & design produit : accélérer sans perdre le Geste

Olivier Chatel
Managing Director & Designer
8 déc. 2025
"Regardez, j'ai fait votre boulot en 10 minutes et 2 prompts !”. Vérités et illusions sur l’apport des outils de “vibe coding“ dans notre quotidien de product designers.
Une nouvelle génération d’outils (Lovable, V0, Cursor, Claude Code…) donne à chacun la capacité de générer des interfaces interactives et dynamiques en quelques minutes. De nombreux membres de l’équipe Source et moi-même sommes d’ailleurs parvenus à construire des produits fonctionnels de bout en bout avec ces outils. Une réalisation qui questionne sur nos méthodes de travail, dans un contexte d’accélération généralisée où les promesses sont nombreuses, mais les résultats encore inégaux et souvent mal maitrisés.
Injecter de l’intention dans des outils conçus pour la vitesse
Face à un problème donné, il est désormais possible grâce à l’IA de générer une infinité d’options en un temps record. Comme la technologie est entrainée pour se conformer aux bonnes pratiques UX et qu’elle repose sur des bibliothèques de composants UI très aboutis, il est parfois tentant de s’en satisfaire tel quel. On se retrouve après tout avec une interface fonctionnelle et épurée, qui répond au besoin formulé. C’est un sentiment de puissance grisant, qui amène légitimement certains à questionner l’intérêt d’aller au-delà de ces premiers jets.
Remettons les choses en perspective : La puissance de l’IA, c’est la vitesse. Ce qu’elle perd, c’est l’intention. Le Geste.
Or, produire une expérience utilisateur de qualité requiert une vision d’ensemble, modelée par des besoins multiples : business, marketing et utilisateurs. Cette vision ne peut pas être déléguée entièrement à l’IA qui n’est pas entrainée pour sortir des sentiers battus, faire du sur-mesure.
Le designer, lui, orchestre harmonieusement les contraintes pour en faire émerger des solutions optimales, souvent originales, dans des contextes organisationnels et techniques complexes.
La digitalisation de processus métiers notamment, nécessite souvent de jongler intelligemment entre standard et sur-mesure pour faciliter l’adoption de nouveaux outils.
Il y a donc un enjeu supplémentaire dans le design produit assisté par l’IA qui consiste à savoir canaliser ses intentions pour obtenir des résultats plus pertinents en contexte réel.
Vers une fusion progressive des expertises
A mesure que la dimension technique de la création de produits numérique s’efface, il devient de plus en plus clair que les frontières établies de longue date entre les différentes expertises design et code ont de moins en moins de sens.
Les designers peuvent aller plus loin sans coder, les développeurs peuvent prototyper des interfaces sans recourir au design systématique.
Cette redistribution des cartes doit contribuer in fine à une augmentation générale du niveau de qualité de l’expérience utilisateur, puisque sans barrière technique forte, tous les experts restent impliqués de bout en bout et sont responsables à égalité du produit fini.
Cette convergence s’observe également au niveau des outils qui gomment les frontières : Figma Make, Framer Design... Ainsi que dans l’hybridation des profils recherchés sur le marché (création du rôle de AI design engineer chez Source par exemple).
En revanche, même s’il est primordial de s’initier aux nouvelles capacités de ces outils, leur adoption pleine et entière ne se fera qu’au-travers d’un processus d’accompagnement plus long, des équipes et des clients.
Nos clients n’attendent pas un changement d’outil. Ils attendent un meilleur produit, plus vite, mieux aligné sur leur réalité business.
Retour d’expérience en conditions réelles
Lors d’un sprint pour définir la vision cible d’un outil métier dans la logistique, nous avons utilisé Lovable pour explorer des interactions complexes, difficilement illustrables dans Figma.
Même dans une phase exploratoire, il était pour nous hors de question de présenter aux décisionnaires des écrans génériques, dont l’UI n’aurait pas été conforme à leur univers graphique habituel.
Notre méthode :
Préparation : création d’un environnement Lovable aligné sur la charte (couleurs, typos, composants). Un véritable starter kit, accompagné de règles précises pour guider le modèle.
Cadrage : rédaction d’un PRD structuré, utilisé comme master prompt pour initier le projet dans Lovable. Ce document, issu des méthodologies classiques, s’est révélé redoutablement efficace avec l’IA.
Itérations : allers-retours entre Figma, Lovable et Cursor pour tester immédiatement des idées dans le navigateur.
En trois semaines, avec deux designers et un AI design engineer, nous avons livré deux prototypes complémentaires :
Lovable pour simuler des parcours réalistes, en conditions quasi réelles.
Figma pour figer l’intention graphique.
Ce workflow resserré favorise une responsabilité partagée de l’UX. Le développeur n’intervient plus en bout de chaîne, mais en co-concepteur, aux côtés des designers.
Un nouveau standard, à manier avec lucidité
Le vibe coding redéfinit les premières phases du design produit. Il permet de générer des prototypes interactifs en quelques minutes, d’aligner plus rapidement les parties prenantes et d’intégrer des dimensions longtemps laissées de côté à ce stade du projet : micro-interactions, émotions, confort d’usage…
Ce n’est pas un gadget, ni un livrable de production. C’est un nouvel outil d’exploration, puissant mais encore fragile. Le code généré reste générique, l’adaptation aux contextes variés limitée. L’UX y gagne en vitesse, mais risque d’y perdre en intention si elle n’est pas guidée.
Pour autant, inimaginable de revenir en arrière. Le vibe-coding s’impose progressivement comme un standard dans les phases amont, en réconciliant vitesse, visualisation et collaboration. Il ouvre même la voie à une nouvelle ère : celle de la fonctionnalité à la demande. Un monde où chaque requête peut faire émerger un mini-logiciel sur-mesure, dans un écosystème d’interfaces mouvantes et de nouveaux appareils.
Dans ce contexte, notre rôle reste intact : orchestrer la complexité, structurer l’intention, et continuer à concevoir des expériences fluides, utiles et mémorables.
Êtes-vous prêts à franchir le cap avec nous ?
"Regardez, j'ai fait votre boulot en 10 minutes et 2 prompts !”. Vérités et illusions sur l’apport des outils de “vibe coding“ dans notre quotidien de product designers.
Une nouvelle génération d’outils (Lovable, V0, Cursor, Claude Code…) donne à chacun la capacité de générer des interfaces interactives et dynamiques en quelques minutes. De nombreux membres de l’équipe Source et moi-même sommes d’ailleurs parvenus à construire des produits fonctionnels de bout en bout avec ces outils. Une réalisation qui questionne sur nos méthodes de travail, dans un contexte d’accélération généralisée où les promesses sont nombreuses, mais les résultats encore inégaux et souvent mal maitrisés.
Injecter de l’intention dans des outils conçus pour la vitesse
Face à un problème donné, il est désormais possible grâce à l’IA de générer une infinité d’options en un temps record. Comme la technologie est entrainée pour se conformer aux bonnes pratiques UX et qu’elle repose sur des bibliothèques de composants UI très aboutis, il est parfois tentant de s’en satisfaire tel quel. On se retrouve après tout avec une interface fonctionnelle et épurée, qui répond au besoin formulé. C’est un sentiment de puissance grisant, qui amène légitimement certains à questionner l’intérêt d’aller au-delà de ces premiers jets.
Remettons les choses en perspective : La puissance de l’IA, c’est la vitesse. Ce qu’elle perd, c’est l’intention. Le Geste.
Or, produire une expérience utilisateur de qualité requiert une vision d’ensemble, modelée par des besoins multiples : business, marketing et utilisateurs. Cette vision ne peut pas être déléguée entièrement à l’IA qui n’est pas entrainée pour sortir des sentiers battus, faire du sur-mesure.
Le designer, lui, orchestre harmonieusement les contraintes pour en faire émerger des solutions optimales, souvent originales, dans des contextes organisationnels et techniques complexes.
La digitalisation de processus métiers notamment, nécessite souvent de jongler intelligemment entre standard et sur-mesure pour faciliter l’adoption de nouveaux outils.
Il y a donc un enjeu supplémentaire dans le design produit assisté par l’IA qui consiste à savoir canaliser ses intentions pour obtenir des résultats plus pertinents en contexte réel.
Vers une fusion progressive des expertises
A mesure que la dimension technique de la création de produits numérique s’efface, il devient de plus en plus clair que les frontières établies de longue date entre les différentes expertises design et code ont de moins en moins de sens.
Les designers peuvent aller plus loin sans coder, les développeurs peuvent prototyper des interfaces sans recourir au design systématique.
Cette redistribution des cartes doit contribuer in fine à une augmentation générale du niveau de qualité de l’expérience utilisateur, puisque sans barrière technique forte, tous les experts restent impliqués de bout en bout et sont responsables à égalité du produit fini.
Cette convergence s’observe également au niveau des outils qui gomment les frontières : Figma Make, Framer Design... Ainsi que dans l’hybridation des profils recherchés sur le marché (création du rôle de AI design engineer chez Source par exemple).
En revanche, même s’il est primordial de s’initier aux nouvelles capacités de ces outils, leur adoption pleine et entière ne se fera qu’au-travers d’un processus d’accompagnement plus long, des équipes et des clients.
Nos clients n’attendent pas un changement d’outil. Ils attendent un meilleur produit, plus vite, mieux aligné sur leur réalité business.
Retour d’expérience en conditions réelles
Lors d’un sprint pour définir la vision cible d’un outil métier dans la logistique, nous avons utilisé Lovable pour explorer des interactions complexes, difficilement illustrables dans Figma.
Même dans une phase exploratoire, il était pour nous hors de question de présenter aux décisionnaires des écrans génériques, dont l’UI n’aurait pas été conforme à leur univers graphique habituel.
Notre méthode :
Préparation : création d’un environnement Lovable aligné sur la charte (couleurs, typos, composants). Un véritable starter kit, accompagné de règles précises pour guider le modèle.
Cadrage : rédaction d’un PRD structuré, utilisé comme master prompt pour initier le projet dans Lovable. Ce document, issu des méthodologies classiques, s’est révélé redoutablement efficace avec l’IA.
Itérations : allers-retours entre Figma, Lovable et Cursor pour tester immédiatement des idées dans le navigateur.
En trois semaines, avec deux designers et un AI design engineer, nous avons livré deux prototypes complémentaires :
Lovable pour simuler des parcours réalistes, en conditions quasi réelles.
Figma pour figer l’intention graphique.
Ce workflow resserré favorise une responsabilité partagée de l’UX. Le développeur n’intervient plus en bout de chaîne, mais en co-concepteur, aux côtés des designers.
Un nouveau standard, à manier avec lucidité
Le vibe coding redéfinit les premières phases du design produit. Il permet de générer des prototypes interactifs en quelques minutes, d’aligner plus rapidement les parties prenantes et d’intégrer des dimensions longtemps laissées de côté à ce stade du projet : micro-interactions, émotions, confort d’usage…
Ce n’est pas un gadget, ni un livrable de production. C’est un nouvel outil d’exploration, puissant mais encore fragile. Le code généré reste générique, l’adaptation aux contextes variés limitée. L’UX y gagne en vitesse, mais risque d’y perdre en intention si elle n’est pas guidée.
Pour autant, inimaginable de revenir en arrière. Le vibe-coding s’impose progressivement comme un standard dans les phases amont, en réconciliant vitesse, visualisation et collaboration. Il ouvre même la voie à une nouvelle ère : celle de la fonctionnalité à la demande. Un monde où chaque requête peut faire émerger un mini-logiciel sur-mesure, dans un écosystème d’interfaces mouvantes et de nouveaux appareils.
Dans ce contexte, notre rôle reste intact : orchestrer la complexité, structurer l’intention, et continuer à concevoir des expériences fluides, utiles et mémorables.
Êtes-vous prêts à franchir le cap avec nous ?



Vous avez aimé cet article ? Vous allez adorer Open!
Rejoignez notre newsletter pour recevoir chaque mois le meilleur de nos contenus par e-mail : insights, cas clients et expérimentations design.
Vous avez aimé cet article ? Vous allez adorer Open!
Rejoignez notre newsletter pour recevoir chaque mois le meilleur de nos contenus par e-mail : insights, cas clients et expérimentations design.
Vous avez aimé cet article ? Vous allez adorer Open!
Rejoignez notre newsletter pour recevoir chaque mois le meilleur de nos contenus par e-mail : insights, cas clients et expérimentations design.
Vous avez aimé cet article ? Vous allez adorer Open!
Rejoignez notre newsletter pour recevoir chaque mois le meilleur de nos contenus par e-mail : insights, cas clients et expérimentations design.
À lire ensuite
Apr 8, 2025
8 sept. 2025









