Open! - Your Monthly Source of Design Brilliance
Open! - Your Monthly Source of Design Brilliance
3 erreurs qui sabotent votre Design Language System

Maxime Frere
Principal Designer
26 mai 2025
Un outil d’amplification de vos forces… mais surtout de vos faiblesses.
On ne compte plus les organisations qui lancent leur Design Language System dans l’espoir de gagner en cohérence, en efficacité ou en scalabilité. Pourtant, beaucoup de designers se crispent rien qu’à leur évocation.
Depuis près de dix ans, j’ai contribué à la création de DLS dans des contextes très variés, de la startup au grand groupe. Et les mêmes symptômes reviennent.
Voici pourquoi les Design Language Systems suscitent autant de rejet, de frustration, ou de désengagement.
1 — Un manque cruel d’investissement
Un DLS doit être une démonstration de design d’excellence, exigeant :
une maîtrise du détail visuel,
une vision d’ensemble systémique,
et une rigueur d’exécution front-end irréprochable.
C’est un acte de design poussé à son plus haut niveau. Il ne s’agit pas simplement de créer des composants : il s’agit de formaliser un langage visuel et interactif, réplicable et maintenable à l’échelle.
Et pourtant, dans la plupart des cas, on le confie souvent à :
des ressources sans réel savoir-faire en design system ou en front-end,
des designers “entre deux projets”,
des profils qui n’ont ni le temps, ni les compétences, ni l’organisation pour collaborer étroitement entre design, tech et produit.
Résultat : le système meurt à peine lancé, jamais réellement adopté, vite désaligné.
Un DLS exige des équipes dédiées, structurées, organisées autour d’un objectif clair : créer un socle stratégique, conçu pour être maintenable, évolutif et pleinement intégré aux dynamiques produit et technologiques.
Pour obtenir les ressources nécessaires à la réalisation d’un DLS, il est nécessaire d’avoir une véritable adoption stratégique au plus haut niveau de management de l’écosysteme dans lequel il vise à s’appliquer.
2 — La priorité à l’uniformisation plutôt qu’à la cohérence
Autre erreur fréquente : vouloir tout centraliser, tout fusionner, tout rationaliser au nom d’un idéal de "cohérence" souvent mal compris ou mal appliqué.
Mais chercher à créer un DLS unique qui couvre toutes les marques, tous les produits, tous les canaux et toutes les plateformes, c’est souvent :
brider l’adaptation contextuelle,
complexifier inutilement la gouvernance,
et produire un système inapplicable sur le terrain.
La cohérence ne signifie pas l’uniformisation. Elle repose sur un socle partagé de principes clairs, suffisamment ciblés, résilient et modulables pour s’adapter aux contextes d’usage réels.Il vaut mieux une architecture délibérément fragmentée, mais bien orchestrée :
des design tokens comme colonne vertébrale adaptable,
une core library minimale mais stable,
des branches spécifiques par marque, produit ou technologie, héritant intelligemment de cette base.
Un bon DLS fonctionne comme une famille de langages compatibles, pas comme une dictature visuelle.
Il s’adapte aux environnements technologiques (web, mobile, embarqué), aux contraintes des environnements dans lesquels les interfaces évoluent et aussi aux réalités organisationnelles.
3 — L’industrialisation comme palliatif aux problèmes de compétences
Enfin, le travers le plus pernicieux : voir dans le DLS une béquille pour masquer les lacunes en design.
Certaines organisations espèrent qu’un Design System suffira à encadrer des équipes peu expérimentées, à éviter les arbitrages UX complexes, ou à produire plus vite en limitant les décisions de design.
Mais c’est une illusion dangereuse.
Un DLS n’est jamais une alternative à la compétence — il en est le prolongement.
Il formalise des standards, mais ne produit ni clarté d’intention ni finesse de jugement.
Il facilite la vitesse d’exécution, mais ne garantit ni la pertinence ni la qualité.
Il permet de diffuser une intention, mais ne peut en être la source.
Industrialiser un processus médiocre ne fait que propager la médiocrité à grande échelle.
Le risque est double :
Croire que le DLS remplace l’expertise, alors qu’il ne fait que la rendre plus visible.
Freiner la montée en compétence des équipes, en masquant les vrais sujets : compréhension des besoins, vision produit, sens du craft.
Conclusion
Un Design Language System est un catalyseur. Il révèle la clarté — ou la confusion — de vos choix stratégiques, culturels et opérationnels.
Pour qu’un DLS fonctionne, il faut :
une culture du détail et du sens,
des équipes expertes et transverses,
une vision forte de l’ecosystème dans lequel il s'illustre,
un engagement constant à le faire évoluer avec les usages.
Sans cela, il reste un artefact figé, trop pauvre pour orienter, trop rigide pour s’adapter.
Un outil d’amplification de vos forces… mais surtout de vos faiblesses.
On ne compte plus les organisations qui lancent leur Design Language System dans l’espoir de gagner en cohérence, en efficacité ou en scalabilité. Pourtant, beaucoup de designers se crispent rien qu’à leur évocation.
Depuis près de dix ans, j’ai contribué à la création de DLS dans des contextes très variés, de la startup au grand groupe. Et les mêmes symptômes reviennent.
Voici pourquoi les Design Language Systems suscitent autant de rejet, de frustration, ou de désengagement.
1 — Un manque cruel d’investissement
Un DLS doit être une démonstration de design d’excellence, exigeant :
une maîtrise du détail visuel,
une vision d’ensemble systémique,
et une rigueur d’exécution front-end irréprochable.
C’est un acte de design poussé à son plus haut niveau. Il ne s’agit pas simplement de créer des composants : il s’agit de formaliser un langage visuel et interactif, réplicable et maintenable à l’échelle.
Et pourtant, dans la plupart des cas, on le confie souvent à :
des ressources sans réel savoir-faire en design system ou en front-end,
des designers “entre deux projets”,
des profils qui n’ont ni le temps, ni les compétences, ni l’organisation pour collaborer étroitement entre design, tech et produit.
Résultat : le système meurt à peine lancé, jamais réellement adopté, vite désaligné.
Un DLS exige des équipes dédiées, structurées, organisées autour d’un objectif clair : créer un socle stratégique, conçu pour être maintenable, évolutif et pleinement intégré aux dynamiques produit et technologiques.
Pour obtenir les ressources nécessaires à la réalisation d’un DLS, il est nécessaire d’avoir une véritable adoption stratégique au plus haut niveau de management de l’écosysteme dans lequel il vise à s’appliquer.
2 — La priorité à l’uniformisation plutôt qu’à la cohérence
Autre erreur fréquente : vouloir tout centraliser, tout fusionner, tout rationaliser au nom d’un idéal de "cohérence" souvent mal compris ou mal appliqué.
Mais chercher à créer un DLS unique qui couvre toutes les marques, tous les produits, tous les canaux et toutes les plateformes, c’est souvent :
brider l’adaptation contextuelle,
complexifier inutilement la gouvernance,
et produire un système inapplicable sur le terrain.
La cohérence ne signifie pas l’uniformisation. Elle repose sur un socle partagé de principes clairs, suffisamment ciblés, résilient et modulables pour s’adapter aux contextes d’usage réels.Il vaut mieux une architecture délibérément fragmentée, mais bien orchestrée :
des design tokens comme colonne vertébrale adaptable,
une core library minimale mais stable,
des branches spécifiques par marque, produit ou technologie, héritant intelligemment de cette base.
Un bon DLS fonctionne comme une famille de langages compatibles, pas comme une dictature visuelle.
Il s’adapte aux environnements technologiques (web, mobile, embarqué), aux contraintes des environnements dans lesquels les interfaces évoluent et aussi aux réalités organisationnelles.
3 — L’industrialisation comme palliatif aux problèmes de compétences
Enfin, le travers le plus pernicieux : voir dans le DLS une béquille pour masquer les lacunes en design.
Certaines organisations espèrent qu’un Design System suffira à encadrer des équipes peu expérimentées, à éviter les arbitrages UX complexes, ou à produire plus vite en limitant les décisions de design.
Mais c’est une illusion dangereuse.
Un DLS n’est jamais une alternative à la compétence — il en est le prolongement.
Il formalise des standards, mais ne produit ni clarté d’intention ni finesse de jugement.
Il facilite la vitesse d’exécution, mais ne garantit ni la pertinence ni la qualité.
Il permet de diffuser une intention, mais ne peut en être la source.
Industrialiser un processus médiocre ne fait que propager la médiocrité à grande échelle.
Le risque est double :
Croire que le DLS remplace l’expertise, alors qu’il ne fait que la rendre plus visible.
Freiner la montée en compétence des équipes, en masquant les vrais sujets : compréhension des besoins, vision produit, sens du craft.
Conclusion
Un Design Language System est un catalyseur. Il révèle la clarté — ou la confusion — de vos choix stratégiques, culturels et opérationnels.
Pour qu’un DLS fonctionne, il faut :
une culture du détail et du sens,
des équipes expertes et transverses,
une vision forte de l’ecosystème dans lequel il s'illustre,
un engagement constant à le faire évoluer avec les usages.
Sans cela, il reste un artefact figé, trop pauvre pour orienter, trop rigide pour s’adapter.



Vous avez aimé cet article ? Vous allez adorer Open!
Rejoignez notre newsletter pour recevoir chaque mois le meilleur de nos contenus par e-mail : insights, cas clients et expérimentations design.
Source.paris, partenaire de vos projets numériques
Depuis 2014, nous transformons des défis complexes en expériences utilisateurs claires et désirables. De la stratégie produit au déploiement à l'échelle, notre équipe apporte structure, rapidité et exécution sans compromis.

Vous avez aimé cet article ? Vous allez adorer Open!
Rejoignez notre newsletter pour recevoir chaque mois le meilleur de nos contenus par e-mail : insights, cas clients et expérimentations design.
Source.paris, partenaire de vos projets numériques
Depuis 2014, nous transformons des défis complexes en expériences utilisateurs claires et désirables. De la stratégie produit au déploiement à l'échelle, notre équipe apporte structure, rapidité et exécution sans compromis.

Vous avez aimé cet article ? Vous allez adorer Open!
Rejoignez notre newsletter pour recevoir chaque mois le meilleur de nos contenus par e-mail : insights, cas clients et expérimentations design.
Source.paris, partenaire de vos projets numériques
Depuis 2014, nous transformons des défis complexes en expériences utilisateurs claires et désirables. De la stratégie produit au déploiement à l'échelle, notre équipe apporte structure, rapidité et exécution sans compromis.

Vous avez aimé cet article ? Vous allez adorer Open!
Rejoignez notre newsletter pour recevoir chaque mois le meilleur de nos contenus par e-mail : insights, cas clients et expérimentations design.
Source.paris, partenaire de vos projets numériques
Depuis 2014, nous transformons des défis complexes en expériences utilisateurs claires et désirables. De la stratégie produit au déploiement à l'échelle, notre équipe apporte structure, rapidité et exécution sans compromis.

À lire ensuite
Apr 8, 2025
19 mai 2025
Apr 8, 2025
30 avr. 2025
Apr 8, 2025
28 janv. 2025



